mardi 28 janvier 2014

Tomber... La scène de la ruelle du point de vue de Jace...

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Voici le Bonus du tome 4, la scène de la ruelle du point de vue de Jace... Attention, spoiler pour ceux qui n'ont pas encore lu le tome 3 :)


"Parce que je ne peux pas parler avec toi, dit Jace. Je ne peux pas parler avec toi, je ne peux pas être avec toi, je ne peux même pas poser mon regard sur toi…"
Les anges déchus

Jace n’oublierait jamais le regard de Clary après qu’il lui a fait cette déclaration. Le choc d’abord, virant à la douleur.
Il l’avait déjà fait souffrir, jamais volontairement, mais il l’avait attaqué violemment à cause de son propre aveuglement. La fois où elle l’avait surpris en train d’embrasser Aline et quand il lui avait dit toutes ces choses terribles qui lui avaient traversé l’esprit comme si le simple fait de prononcer les mots pouvait avoir le pouvoir de la faire simplement disparaître, de la renvoyer dans un endroit où elle serait en sécurité.
Il s’était toujours préoccupé de sa sécurité plus que toute autre chose. S’il ne l’avait pas fait, rien de tout cela n’arriverait aujourd'hui. Jace se demandait si elle pouvait lire ça dans ses yeux, cette terreur, l’éclat de ces douzaines de rêves dans lesquels il la poignardait, l’étouffait, ou il la noyait et regardait ses mains, après, trempées de son sang.


Elle recule d’un pas. Il y a quelque chose sur son visage, mais ce n’est pas de la peur. C’est bien pire. Elle se détourne, trébuchant presque dans sa hâte à partir, et se précipite hors du club.
Pendant un moment, il ne bouge pas et la regarde partir. C’est exactement ce qu’il voulait, une part de son esprit lui hurle dessus. Pour l'éloigner. Pour la garder en sécurité, loin de lui. Mais le reste de son esprit regarde la porte se claquer derrière elle et observe les dernièrs vestiges de tous ses rêves. C’était une chose de pousser les choses jusqu’à ce point, c’en est une autre de la laisser partir pour toujours. Parce qu’il connaissait bien Clary, si elle part maintenant, elle ne reviendra jamais.
Revenir.
Sans vraiment y réfléchir, il est hors du club et la pluie battante se déverse du ciel comme des coups de feu. D’un seul coup d’œil, il voit tout, de la façon dont il le fait toujours, de la façon dont il a été entraîné à le faire. Le van blanc sur le trottoir, la pente de la rue alors qu’elle bifurque vers Greenpoint, la sombre entrée d’une allée derrière le bar et Clary au coin, sur le point de traverser la rue et de sortir de sa vie pour toujours.
Elle arrache son bras de sa prise lorsqu’il la rejoint, mais lorsqu’il pose ses mains sur son dos, elle le laisse l’entraîner dans la ruelle. Ses mains glissent de son dos vers ses bras quand elle se retourne pour lui faire face.
Et il peut voir tout, tout autour d’eux, à nouveau : Le mur de brique mouillé derrière eux, la fenêtre à barreaux, le matériel musical jeté au rebut qui trempent dans des flaques d’eau de pluie.
Et Clary relève la tête, petite et pâle, son mascara filant sous ses yeux dans une traînée scintillante. Ces cheveux ont l’air sombre, collé à sa tete. Elle se sent à la fois fragile et dangereuse sous ses doigts, du verre explosif. Elle dégage son bras de son étreinte.
- Si tu comptes me faire des excuses, ne te donne pas cette peine. Je ne veux pas les entendre.
Il essaye de protester, de lui dire qu’il voulait juste aider Simon, mais elle secoue la tête, ses mots sont comme des missiles à tête chercheuse :
- Et tu ne pouvais pas me le dire ? Tu ne pouvais pas m’envoyer un texto, une simple ligne pour me dire où tu te trouvais ? Oh, attends un peu, Tu ne pouvais pas, parce que tu as toujours mon fichu téléphone, rends-le-moi.
Il sort le téléphone de sa poche et le lui rend, mais il est à peine conscient de ses mouvements.
Il voudrait dire : Non, non, non, je ne pouvais pas te le dire. Je ne peux pas te dire que j’ai peur de te blesser même si je ne le veux pas. Je ne peux pas dire que j’ai peur de devenir comme mon père. Ta foi en moi est la meilleure chose qu’il y ait dans ma vie et je ne peux pas supporter de la détruire.
- Pardonne-moi…
Son visage devient blanc, son rouge à lèvre brille sur sa peau ferme.
- Je ne sais même pas ce que je suis supposée te pardonner. De ne plus m’aimer ?
Elle s’écarte de lui, trébuche, aveuglée, et il ne peut se retenir de la rattraper. Elle est si délicate, elle tremble dans ses bras, ils sont tous les deux trempés et il ne peut plus s’arrêter. La bouche de Clary est entrouverte, et il pose ses propres lèvres contre les siennes. Elles ont le goût du rouge à lèvre, du gingembre doux et de Clary.

Je t’aime. Il ne peut pas le dire, alors il essaye de lui dire avec la pression de ses lèvres, de son corps et de ses mains. Je t’aime, Je t’aime. Ses mains enroulées autour de sa taille, il la soulève, et il a oublié : Elle n’est plus fragile, elle est forte. Ses doigts à elle s’enfoncent dans ses épaules, sa bouche avide contre celle de Jace. Alors qu’il la pose sur un haut-parleur cassé, son cœur palpite comme s’il était en train d’essayer de se libérer de son corps.
Stop, lui dit son esprit. Stop, stop, stop. Il s’efforce d’éloigner ses mains d’elle et les place sur le mur de part et d’autre de sa tête. Mais cela ne fait que rapprocher son corps du sien, et c’est une erreur. Il peut voir son pouls battre contre sa gorge ; son rouge à lèvres est parti et il ne peut écarter son regard de la carnation rose de sa bouche, rougie par le baiser. Elle prend son souffle :
- Pourquoi tu ne peux pas me parler ? Pourquoi tu ne peux pas me regarder ?
Son cœur bat encore comme s’il voulait quitter son corps et élire résidence quelque part ailleurs.
- Parce que je t’aime.

C’est la vérité et une vérité inappropriée, mais elle semble le transpercer avec la force d’un mensonge. Son visage se radoucit, ses yeux s’agrandissent. Ses mains son contre lui, petites, délicates et attentionnées, et il se penche sur elle, respirant son parfum sous l’odeur de l’eau de pluie.

- Je m’en fous, s’entend-il dire. J’en ai marre d’essayer de prétendre que je peux vivre sans toi. Tu ne comprends pas ? Tu ne vois pas que ça me tue ?

Il sombre, et c’est trop tard. Il s’avance vers elle comme un toxico se précipiterait désespérément vers la drogue qu’il avait juré de ne plus jamais toucher, ayant décidé que c’était mieux de périr dans un dernier brasier plutôt que de vivre éternellement sans.

Et le monde gris s’embrase autour de lui en couleurs alors qu’ils sont tous les deux, leur corps percutant fort le mur derrière eux. L’eau détrempant sa robe la rendant aussi lisse que de l’huile de moteur sous ses doigts. Il l’attrape et l’attire vers lui, le désir modelant leur corps à tel point que chaque parcelle de leur anatomie se touche. Le souffle de Clary est saccadé à ses oreilles, ses paupières à demi closes et flottantes. Il touche sa peau de partout où il peut la toucher ; sa gorge, l’arrière de son cou, sa clavicule dure sous le bout de ses doigts, ses bras, lisses et glissants. Ses mains à elle sont sur lui aussi, pas plus timide que celles de Jace et chaque contact l’embrase et semble éloigner la pluie et le froid.

Elle agrippe ses épaules, se hisse et enroule ses jambes autour de sa taille, il émet un son qu’il n’était même pas conscient de pouvoir faire. C’est trop tard pour reculer maintenant. Ses mains se crispent involontairement et il sent la matière des collants de Clary qui se déchire sous ses doigts, alors il touche sa peau nue. Leurs baisers ont le goût de la pluie, et s’il n’avait pas eu le sentiment d’être déchu avant, il était en train de tomber à présent.

Il pense à la chute, aux Anges dégringolant pour toujours dans les flammes, à Icare qui a volé trop près du soleil. Il avait pensé à l’agonie de la Chute, à la terreur qu’elle représentait, mais jamais que cela pourrait être aussi réjouissant. Lucifer n’avait pas voulu être déchu, mais il n’avait pas non plus voulu servir, et alors que Jace rapprochait Clary plus près de lui, plus proche qu’il n’aurait jamais pu penser l’être, il se demandait si c’était seulement pendant la chute qu’on se sentait vraiment libre....

Texte original The act of Falling : Cassandra Clare


9 commentaires :

  1. Oh mon dieu !!!!! Ce passage m'a tant bouleversé... J'ai hâte de lire le tome 5 !!!

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  2. Trop bien! Juste magnifique *-* ça m'a redonné envies lire ce tome alors que je l'ai déjà lu une dizaine de fois !

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  3. Incroyable *_* merci beaucoup Martange :)

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  4. Whaou ! Impressionant! Vraiment hate de le lire ce livre :)

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  5. Pour ceux qui ont lu les livres, vous pouvais nous confirmé si Clary et Jace sont vraiment frère et soeur?

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  6. Non, on ne peut pas, car certains sont en pleine lecture et n'ont pas encore fini la première trilogie. Cependant, si tu viens de lire cette scène, tu dois avoir une petite idée quand même...

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  7. J'ai lu le tome 5 en anglais, c'est trooooop bien *-*

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  8. J'adore !!! Je pourrais pas attendre le Tome 5... Comment vais-je faire?? :)

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